Résumé :
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"Museau pointu / et manteau gris / je suis une souris de Paris." (p. [2]) Débordante d'imagination et d'énergie, la jeune narratrice évolue dans la capitale française comme un poisson dans l'eau! Quel bonheur pour elle de jouer un air de jazz en courant à cloche-pied sur les passages cloutés qu'elle imagine être de grands pianos, de se faufiler parmi les "fées en talons aiguilles" qui se pressent sur les trottoirs et d'observer les passants afin de faire tomber leurs masques! Quel drame lorsqu'elle doit abandonner tout cela pour partir vivre à la campagne, cette dernière lui semblant bien hostile lors de son arrivée au beau milieu de la nuit. Heureusement, lorsque vient le matin, les fantômes s'éclipsent et la fillette troque son manteau gris pour un grand châle fleuri, fin prête à s'approprier son nouvel environnement. Transformée en belette des champs, la voilà qui se lie d'amitié avec "Signor Crapaud / au corps si laid / au chant si beau" (p. [24]) avant de partir à la rencontre des étoiles sur le dos de son cheval, d'écouter le loup de la forêt lui raconter tous ses secrets et d'apprivoiser les bêtes de la nuit. Ce qui ne l'empêche pas de grimper dans les arbres et de s'imprégner de l'odeur des fleurs mouillées en songeant à la ville qu'elle n'a pas tout à fait oubliée... [SDM] Un album absolument magnifique, porté par un texte poétique délicatement ciselé en de courtes phrases voisinant le haïku. Tout en grâce et en légèreté, il évoque avec énormément de finesse, de subtilité et de pudeur les bouleversements d'une fillette déracinée de son environnement familier qui transcende les peurs qu'elle éprouve face à un milieu inconnu qu'elle s'approprie lentement. Le récit aux tonalités chantantes, qui gagne à être lu à haute voix, se fond dans de superbes tableaux pétris de fantaisie et d'onirisme qui respirent la joie de vivre et donnent à voir le monde à travers le regard candide et rêveur de l'héroïne. À ses côtés, les lecteurs découvrent l'animation urbaine où les passants arborant des têtes d'animaux voisinent avec des princesses japonaises avant d'arpenter les vastes étendues d'une campagne bucolique voisinant le conte où les forêts sont propices aux confidences. Une oeuvre magnifique qui reprend le titre d'un poème du grand Maurice Carême... [SDM]
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